Le professeur Jean-Claude Tshilumbayi, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a officiellement lancé le numéro spécial de la Revue Africaine de la Démocratie et de la Gouvernance (RADG) le 6 décembre 2024, au Palais du Peuple. Ce numéro, désormais disponible en version imprimée et électronique, marque un tournant dans les débats intellectuels sur les perspectives de l’actuelle Constitution. Cet événement a eu lieu lors de la clôture de la journée scientifique organisée par l’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA), dans le cadre de la parution de ce numéro spécial, portant sur le thème : « La Constitution a 18 ans : quelles perspectives ? ».
Pendant la cérémonie de baptême, Jean-Claude Tshilumbayi a salué la qualité scientifique des discussions autour des thématiques cruciales de la révision et du changement de la Constitution. Il a rappelé que ces processus sont explicitement prévus par la loi fondamentale, notamment à travers l’article 5, qui confère la souveraineté au peuple.
Évoquant la révision de 2011, il a souligné qu’elle avait permis d’améliorer la gestion de la dualité des rôles du gouverneur de province, à la fois membre du gouvernement provincial et représentant du pouvoir central. Cette modification a justifié la possibilité pour le président de la République de révoquer un gouverneur en cas d’abus liés à la gestion des biens relevant de l’État central.
Le Professeur André Mbata, directeur exécutif de l’IDGPA, a présenté son article phare, défendant l’idée que la Constitution, en tant qu’outil vivant, doit évoluer avec la société congolaise. Il a invité les acteurs politiques et sociaux à voir cette initiative non comme une menace, mais comme une opportunité pour renforcer les bases démocratiques du pays.
Dans son intervention, le Professeur André Mbata, qui est également le Secrétaire permanent de l’Union Sacrée et député national, a exhorté les publics à laisser le débat constitutionnel entre les mains des experts qualifiés, soulignant que les concepts liés à la révision et au changement constitutionnel sont des créations doctrinales. Selon lui, ces notions nécessitent une expertise approfondie, et il a dénoncé les critiques sans fondement émanant de personnes non formées dans ce domaine.
« La Constitution, tout comme ses révisions, relève de la science et de la doctrine. Ce n’est pas un débat pour le grand public, mais pour les élites intellectuelles qui en comprennent la complexité », a-t-il déclaré.
Lors de cette journée scientifique, des professeurs d’université ont présenté une série d’articles qui, tout en reconnaissant les failles de la Constitution actuelle, proposent des pistes de réformes. Si certains prônent une révision ciblée, d’autres appellent à un changement plus radical pour aligner la loi fondamentale avec les réalités actuelles du pays.