Le procès historique de l’ancien président Joseph Kabila devant la Haute Cour militaire de la République Démocratique du Congo se poursuit dans une atmosphère électrique. Après une première audience tenue vendredi dernier, la juridiction a décidé, ce jeudi 31 juillet 2025, de renvoyer l’affaire au 7 août, à la demande des avocats de la partie civile qui souhaitent examiner les pièces du dossier plus en profondeur.
L’ancien chef de l’État, absent de Kinshasa et non présent au procès, pourrait être jugé par défaut, comme le réclame le ministère public. Le lieutenant général Likulia Bakumi, Auditeur général des FARDC, évoque de lourdes charges : trahison, complot, participation à un mouvement insurrectionnel, et apologie du terrorisme. Des images ont même été projetées à la cour, incluant des interviews de Muhindo Nzangi et Kikaya Bin Karubi accusant Kabila d’avoir dirigé le M23, y compris durant sa présidence.
Parmi les pièces à conviction figure également une interview de Joseph Kabila, enregistrée en Afrique du Sud, traduite en français par intelligence artificielle. Toutefois, un message explicite a été adressé à la presse : ne pas retransmettre l’affaire en direct. Une consigne qui alimente les soupçons de manipulation et d’opacité autour de cette procédure exceptionnelle.
Du côté du PPRD, le ton est monté. Le parti dénonce une « mise en scène politique », accusant le pouvoir en place de vouloir écarter un adversaire redouté plutôt que de rechercher la paix et la cohésion nationale. À une année des échéances politiques majeures, ce procès s’annonce comme un tournant décisif, autant judiciaire que stratégique, pour l’avenir de la RDC.

